500 km en panamerica : La passion ou la désillusion ?

Voilà donc les 500 premiers kilomètres franchi avec ma Panamerica 1250 S et c’est assez pour se dire « Oups la boulette » ou « Mais oui !!!!!!! »

Les 100 premiers kilomètres m’ont laissé interrogatif car dans mon cas j’ai trouvé la nouvelle Harley-Davidson moins facile que la Vstrom de chez Suzuki ou bien la GS1250 de BMW. Sincèrement ces deux-là au bout de 30 bornes je me sentais déjà à l’aise et 100 bornes j’avais l’impression d’avoir ces bécanes depuis plusieurs mois. Moteur souple, équilibre naturel, position de conduite…

La Panamerica n’est donc pas une fille facile (arghhhhhh c’est sexiste !!!) et demande pas mal d’attention au début pour s’habituer tant à son moteur qu’à sa partie cycle. C’est simple en mode pluie t’as rien mais dès que tu passes en mode route ça envoie, dans les virages serrés à basse vitesse t’as l’impression que le pneu arrière se dérobe en mode démerde toi mon mon gars !

La seconde sortie d’une centaine de bornes aussi m’a déjà rassuré sur le moteur qui, je ne sais pas si c’est le rodage car quand je l’ai pris elle n’avait que 5 km, m’a semblé plus souple et surtout révélé ce qu’il avait au-dessus de 4000 tours. Les pneus ont commencé à adhérer diminuant peu à peu cette sensation dans certains virages.

Il m’a fallu une belle sortie de 300 bornes pour enfin être conquis en la testant sur l’autoroute, départementales, nationales et même un chemin roulant.

J’ai mis ma selle en position haute ce qui m’a permis de ne plus glisser vers le réservoir et la bulle relevée au max avec une bonne protection et désormais c’est mon casque qui n’est plus à la hauteur niveau insonorisation à certaines vitesses…

Ce que demande comme temps la Panamerica pour comprendre comment elle fonctionne elle te le rend ensuite au centuple en plaisir de conduite. Ce moteur est fantastique, il peut tracter comme la BMW mais à ce grain de folie que n’ont pas les deux autres et qui te donnent la banane dans la relance entre deux virages ou lors d’un dépassement. Il faut l’entendre ce moteur au-dessus de 4000 tours même avec l’échappement d’origine les sensations sont vraiment là.

Les 150 chevaux envoient la poudre et comme la partie cycle et les freins sont cohérent avec cette cavalerie tu peux vraiment t’amuser sans arrière-pensée. Cependant le moteur accepte de se conduire en bonne mule sans te donner des coups de cul quand tu ne rétrogrades pas et en acceptant de relancer la machine sans non plus hoqueter.

Sur autoroute la bulle en position haute protège bien et le régulateur de vitesse est top ce qui me change de ma molette sur le street-bob J

Après quelques manipulations le GPS Haley m’a amené à bon port mais soyons honnêtes il n’est pas pour l’instant à la hauteur des spécialistes mais a le mérite de vous éviter de rajouter un support pour votre GPS ou smartphone.

Alors à qui est destinée cette moto ?

Pour ma part je n’en ferai pas un daily, c’est pour ainsi dire sur le secteur des gros trails la chasse gardée de BMW je n’en ferai pas une machine à choisir pour de grands raids à majorité de pistes, obstacles à franchir…mais pour tous ceux qui veulent une moto qui peut leur permettre de faire des balades cool ou endiablées le WE, leur servir occasionnellement aux trajets boulot-dodo et SURTOUT leur promettre de longs roadtrips qui permettrons d’emprunter toutes les routes alors oui c’est un sacré bon choix !

Cette moto est une moto passion, pour la marque, pour le modèle et vous trouverez toutes les raisons pour ne pas la choisir plus ou moins juste mais sur notre groupe dédiée à la Panamerica 1250 on sent une vraie communauté se développer autour de ce modèle.

( https://www.facebook.com/groups/panamericafrancequi qui passera bientôt les 1000 membres)

On accepte les petits défauts de jeunesse qui sont corrigés au fur et à mesure par Harley et on partage la banane que l’on s’est choppé à la conduire, les accessoires qui arrivent, les conseils et bientôt les sorties. 

Cette Panamerica vient vraiment bousculer le secteur des gros trails, moins sénatoriale que la BMW, plus rageuse que la Vstrom, elle a réussi à dépasser les prévisions de vente de la MOCO que ce soit aux USA ou en Europe et les délais d’attente sont assez courant dans pas mal de concessions.

Le Fat Boy S ou une Harley sans défaut ?

Le pitch !

Fin octobre on se prévoit un restaurant vers la Normandie entre copains adeptes du Street-Bob. Vu le temps ce sera l’autoroute et franchement pas la tasse de thé du Street Bob ni de son conducteur que de s’en prendre plein la quiche sur l’autoroute vu les températures.

Comme j’avais envie de tester un autre modèle de chez Harley après quelques échanges, le Road King allant au salon de la moto on me propose d’essayer le Slim S ou le Fat Boy S. Le Fat Boy c’est tout de même une référence chez Harley alors je décide de voir si la bête a bien vieilli depuis Arnold !

Premiers tours de roue

Le jour J je vais percevoir le monstre noir auprès de Fabrice le magicien de H-D qui concède qu’avec ce moteur Screaming Eagle, lui qui roule sur des H-D en stage 4, on commence à trouver la mécanique sympathique.

Me voilà donc parti avec toute la prudence qu’invite une moto de plus de 330 kg avec un couple de camion US et une chaussée humide.

Parvenu sur le petit tronçon d’autoroute j’ouvre un peu et je commence à me dire que l’essai va être sympa. Je suis assez surpris par la bonne maniabilité du Fat malgré ses kilos et ses grosses roues dès qu’on décolle des 5 km/h. En revanche prudence sur les petites manœuvres, car devers, nids de poule, chaussée détériorée et la moto peut vite embarquer !

Test essai Harley-Davidson Fatboy S

La ballade test de la Terminator S

Le samedi un beau soleil m’accompagne pour les 170 km me séparant du restaurant et là tout le temps de profiter enfin de ce fameux 110 Screaming Eagle.

Comme dirait un ami poète du burn-out « Ca envoit du pâté ! ». Sur l’autoroute j’ai arrêté de jouer passé certaines vitesses qui même la tête sur le réservoir, les pieds sur les repose-pieds arrières, te conduisent à un arrachement des cotes ou déboîtement des cervicales.

Clairement la bécane a de l’allonge mais n’est pas faite pour cruiser au-delà de 130 Km/h. Remarque si c’était mon objectif : ce n’est pas chez Harley et surtout pas ce modèle vers lequel je me serais tourné donc rien de surprenant ni d’affligeant dans cette limite de vitesse répréhensible stabilisée sur autoroute.  Par contre tu doubles en un clin d’œil n’importe quel véhicule entre 80 et 120 km/h d’une torsion du poignet droit avec en plus un très joli son d’origine. Si tu te mets en mode essorage de poignée, là un conseil bien se caler et prévoir large ! La 6 est une overdrive qui vient t’afficher un petit 6 vert tout mignon sur le compteur

Ayant accumulé assez de tensions pour justifier ma fréquentation assidue du massage thai je décide de quitter l’autoroute avant la fin et prendre de jolies petites routes vers Acquigny.

Là c’est le…PLAISIR… cette moto a une bonne tenue de route avec un amortissement très correct et un moteur FANTASTIQUE !! L’effet catapulte déjà présent sur le Street Bob en 1700 devient ici une véritable expérience du je tourne la poignée, je freine avec une pédale frein arrière impecc, je penche, je remets les gaz et ainsi de suite avec une vraie mélodie dans les sons. Ca grogne, ça s’envole et le rupteur il faut vraiment allez le chercher, non pas chez ta voisine, mais vers 140 pour la 3ème par exemple… ce qui te met l’arrêt des gaz à 5500 tours.

On a beaucoup moins d’inertie et d’élasticité que sur les moteurs 103 de la gamme, dans les tours ça tabasse de suite et gaffe dans les embouteillages à bien maîtriser cette fougue !

La moto est massive mais belle avec l’avant imposant, ses pots et son filtre travaillé, les tubulures en acier, le confort remarquable en série, le moteur époustouflant, un freinage progressif mais efficace. Vous allez me dire le prix alors et oh surprise, correct, et même intéressant par rapport au reste de la marque.

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Des points négatifs ou 10/10 technique et expression?

Bon on n’est pas au patinage et je n’ai pas eu de franches dérobades d’ailleurs sur les accélérations franches dès la seconde.

Deux points à mon avis:

  • La position de conduite est confortable pour rouler gentil mais on a envie de tout sauf d’être gentil en compagnie de l’épaisse brute. Alors tu ouvres les gaz comme un goret et là tu te raccroches vite au guidon avec le poids sur le bas du dos ou ton noble séant car les plateaux sont trop en avant. Je rêverais de commandes médianes comme sur mon Street pour mieux piloter cette machine.
  • La consommation est conséquente, mon Street-Bob est un chameau par rapport au Fat qui porte bien son nom et consomme gras. Si vous avez l’envie de jouer à la catapulte, aux accélérations grandioses, ne comptez pas faire plus de 230 km avec un plein .

Pour certains ce sera la garde au sol mais on m’avait tellement prévenu que j’ai enroulé et frotté une seule petite fois et j’ai pris de belles courbes sans appréhension. Bon je vous concède aussi que je n’ai pas non plus le genou à 3 centimètres du sol ni les reposes pieds du Bob affûtés comme un coupe-chou. A voir donc avec un artiste du point de ligne mais ce qui devait être un handicap n’a pas du tout gâché mon plaisir.

Alors cette Fat Boy S au final ?

Franchement c’est une machine coup de cœur mais une très bonne machine qui peut s’accommoder du quotidien tout de même car j’ai survécu à quelques bouchons bien parisiens.

Si vous étiez intéressé par un Fat Boy, réfléchissez bien car là plus besoin de Stage 1, avec les pots, la carto, le filtre qui ne vous donneraient pas le même moteur de toute manière (les gens de chez Harley vous expliqueront les arbres à came, taux de compression et zeste de Terminator si vous leur demandez pourquoi)

Elle est tout à fait apte à faire des longs trajets si on roule plus cool et vous pouvez essayer de vous allonger un peu plus dans ce fauteuil comme dans un rocking chair pour atténuer le vent. Vous n’aurez pas de méchants coup de raquette comme sur un Street-Bob.

Elle a un look d’enfer, pas de prise de tête de personnalisations ou améliorations indispensables non plus. Par rapport au Street Glide que j’avais essayé, elle est 10 fois plus enivrante à conduire. Reste à tester un Road Glide par exemple avec cette motorisation (Hein Monsieur Harley!)

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Conclusion

Ce Fat Boy S c’est avant tout un MOTEUR et si c’est ce que vous recherchez, vous vous ferez à ces petits défauts qui sont au demeurant des appréciations personnelles.

Je ne changerai pour l’instant pas mon Street-Bob de 1700 même avec deux barils d’huile pour celle-là mais comme seconde moto elle serait en tête de liste. En fait mon Street Bob édition spéciale, il est rare, j’adore sa position de conduite et son agilité de bobber dépouillé. En revanche après cet essai je vous le dis ce sera la case stage 1 musclé dès 2016 !