En avant, calme et fou

Sylvain Tesson est un écrivain que j’ai découvert au travers de ses récits aventuriers de traversée de la Russie en moto et side.  Puis son destin a basculé un soir du haut d’un toit après quelques verres de trop et une terrible chute qui l’a laissé brisé physiquement et lui a demandé tellement d’efforts pour peu à peu se réparer. Il a raconté cette remontée ver la vie au travers de son roman Sur les chemins noirs, tout en légèreté et en pudeur.

De Belle gueule à gueule cassée Sylvain Tesson est un formidable auteur qui raconte à merveille ses voyages à pied à travers la France ou sur les pistes du monde entier dans tout ce qui est à deux ou trois roues motorisés.

Ce n’est pas un roman que je vous propose de découvrir mais un livre qu’il a co-écrit avec son ami, compagnon de voyage et remarquable photographe : Thomas Goisque.

La magie opère dès le titre et la couverture « En avant, calme et fou » avec trois dingues en side car roulant sur la banquise craquelée.

Le livre est une ode au voyage sauvage mais toujours alimenté en carburant de qualité, Vodka ou Mouton cadet ! On va de page en page, transporté à des milliers de kilomètres par deux trois ligne à la Bukowski et des photos splendides.

 

 

 

« Le Monde est dans un tel désordre que c’est déjà quelque chose d’avoir un moteur en marche »

Sylvain Tesson doit adorer cette phrase de Bukowski « C’est ça le problème avec la gnôle, songeai-je en me servant un verre. S’il se passe un truc moche, on boit pour essayer d’oublier; s’il se passe un truc chouette, on boit pour le fêter, et s’il ne se passe rien, on boit pour qu’il se passe quelque chose. »

On sent en effet que le voyage n’est rien sans l’amitié des camarades le soir autour du feu et des verres qui se lèvent jusque tard dans la nuit. Le voyage est épique et poétique chez Tesson et nous permet d’entrevoir le plaisir de partir non pas pour poser dans les magazines mais pour avaler du kilomètre dans des paysages qui t’arrachent la tête et tenter de se la remettre droite dans le plaisir des rencontres et des bivouacs.

« Mettre les gaz, manger la route, vider son vin et s’écrouler le soir sur le bord d’un fossé.
Serait-ce moins noble que de vouloir passer à la postérité ? »

On se sent des envies de paquetage, d’asphalte, de terre et de sable à parcourir en lisant ce livre moi qui n’ai jamais fait de trip plus long que 5 jours en France ou des randonnées dans les montagnes du nord de la Thaïlande d’une journée avec guide !

Je ne suivrai jamais les traces de Sylvain puisque qu’à part les douches et les bains je déteste le froid et les photos de la Sibérie me glacent jusqu’aux os mais en revanche se donner le temps de partir loin sans contraintes d’étapes obligées mais de grandes directions alors 1000 fois oui !

 

« Se lever de table.

S’asseoir sur sa moto.

Se coucher dans la tombe. »

 

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