La moto électrique reste de ville et non des champs !

Après avoir essayé la livewire que j’avais trouvé bien amusante à conduire mais bien restreinte par son autonomie j’ai entendu le chant des sirène : une maxi trail électrique avec 300 km d’autonomie et passer de la ville aux champs !

Par l’idée d’un trail pouvant me permettre de me balader sur les chemins en silence avec le bruit du vent, de la turbine aussi et le chant des oiseaux mon âme de poète s’est emballée !

Ce fut la croix et la bannière pour obtenir un prêt de quelques jours de cette machine avec tant de promesses d’innovation et un look plus panzer que gazelle mais de joyeuses perspectives.

Avant l’essai on me propose un point avec l’attaché de presse et bien ce sera un point final à cet essai.

Sale boulot que de devoir ramener à la réalité le discours marketing pour que l’essai ne soit pas trop décéptif et l’image du trail performant et éléctrique bien écornée.

Bon en fait même en roulant à la cool et en serrant les fesses les 150 km sont une gageure alors quand te prends des envies d’arsouille et de quelques chemins tranquilles compte sur 120 km voire 100 !

Là sincèrement j’ai déjà donné avec la livewire et je trouve cela très chiant si tu n’as pas un usage calibré sur e type de bécane.

En clair c’est bien pour le boulot mais pas pour l’évasion, la balade et encore moins le roadtrip. Donc tu va au boulot tu branches ta bécane et tu reviens chez toi en faisant un détour pour prendre la baguette.

Quelle moto, quelle marque ? Vous trouverez bien si vous êtes motivé mais par respect de l’honnêteté de leur attaché de presse je ne l’afficherai pas ici.

Arrêtez de nous prendre pour des jambons dans vos plans marketings messieurs les constructeurs !

Du virtuel et non du réel

Le rêve électrique de Harley-Davidson : la livewire

Harley-Davidson malgré ses chromes toujours aussi flamboyants ne peut se contenter de simplement faire évoluer sa gamme car la concurrence est devenue féroce et sa clientèle a du mal à se renouveler.

Cet effet de cisaille entraîne des perspectives économiques peu réjouissantes et oblige la compagnie à innover.

La livewire est une réflexion qui date non pas d’hier mais d’il y a presque 10 ans avec des prototypes qui roulaient sur circuit il y a déjà 5 ans. Ce n’est donc pas une réponse rapide mais bien un projet d’entreprise de construire une Harley de l’avenir pour une clientèle d’avenir qui trouvera son plaisir ailleurs que dans l’acier et les grondements mécaniques.

La livewire est considéré par une bonne partie de la clientèle de Harley comme une hérésie voire une trahison de l’esprit de Harley et cette partie refusera même d’essayer ce nouveau modèle.

Il faut dire que sur le papier la livewire c’est de 0 à 100 kmh en 3 secondes mais c’est aussi environ 180 km d’autonomie et pas loin de 35 000 € à l’achat alors on voit mal Eric Lobo s’élancer pour un tour du Monde avec, comme sur un bon vieux Road King.

Je ne suis pas un exclusif de la marque ni des motos devant dépasser les 300 kilos pour être dignes d’un biker et j’ai donc essayé cette livewire sur plusieurs jours pour me faire mon propre avis.

Prise en main

Rendez-vous à la concession H-D de Borie à Villiers sur Marne pour prendre possession de la bête mais non sans avoir échangé un bon moment avec l’ami Pierrot, figure historique de chez Borie, pour comprendre l’utilisation de la merveille de technologie. Il est d’ailleurs devenu un ardent défenseur de cette bécane lui qui l’avait découverte comme prototype sur circuit parmi tous les premiers au monde.

Cela commence par les réglages de la puissance du moteur et du frein moteur directement à partir du tableau de bord. La livewire possède donc 4 modes préprogrammés : Sport, Route, Pluie et Autonomie et 3 autres à votre convenance.

 Ecran tactile livewire

Les modes jouent sur la puissance du moteur et le degré de frein moteur qui permet au passage de recharger la batterie. L’œil malicieux, Pierrot m’explique que le mode sport n’utilise que 80% de la puissance et 50% du frein moteur alors comme nous on est des grands malades on balance grâce à l’écran tactile tous les curseurs à 100% sauf l’autonomie à 0%.

Ce mode n’est à activer que quand vous avez pris la mesure de la bête dans des modes plus cools comme autonomie ou route mais bien sûr c’est le mode qui est le plus envoutant sauf sur routes glissantes J

La bête peut s’interfacer avec votre smartphone par bluetooth mais j’avoue avoir fait l’impasse sur cette partie digitale.

Ne comptez pas sur moi pour le catalogue technique de la livewire car pas mal d’articles s’étendent sur le sujet, moi ce qui m’intéresse c’est le feeling .
Bon on monte sur la moto et c’est con mais plus de poignée d’embrayage et plus de sélecteur ça fait bizarre !

La livewire fait le poids d’un bon Sportster et est relativement haute pour une Harley avec une selle perchée à 78 cm, petit guidon et commodo avec look harley habituel finalement on n’est pas si dépaysé que cela.

 

L’essai

Bon on nous a tellement mis en garde sur l’engin que l’on démarre sur filet…de wat et la livewire se montre très urbaine pour sortir de l’enchevêtrement des petites routes et multiples ronds-points afin de gagner l’autoroute et se diriger vers les belles routes autour de Crécy la chapelle.

Clairement oubliez l’autoroute car l’autonomie passé les 130 kmh devient ridicule et au-dessus vous serez aussi abrité que si vous vous tenez debout sur un TGV ! Le Mode drapeau ON avec un buste qui encaisse tout.. c’est gérable sur un tracé qui alterne freinage et accélération mais vite pénible en ligne droite ! Je la mettrai directement en clubstyle avec sa bulle moi la Livewire.

Après 40 minutes je décide de faire une pause et le petit diable au-dessus de mon épaule me dit allez passe au mode spécial Pierrot pour voir ce qu’elle a dans le ventre, enfin dans la batterie cette moto. Deux petits clics et voila la Livewire en mode full power.

J’en profite pour admirer la ligne de cette bécane assez réussie bien que le bloc moteur fasse ressembler l’ensemble à une fusée sur roue mais elle a de la gueule tout de même et bon courage aux customers au passage 😉

Le démarrage se fait tout en douceur même avec ce mode la poignée d’accélération est très précise et la moto docile, je sors du parking du golf de Crecy et en ligne droite tourne comme un bourrin la poignée de droite…Ziiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii la flèche orange dans un bruit de turbine m’arrache les bras et le buste pour me propulser en quelques secondes à des vitesses peur recommandable en dehors de l’autoroute. Cette bécane c’est Docteur Jekyll et Mister Hyde et je n’ai encore rien vu car l’effet kiss cool m’arrive sur le premier gros virage ou je coupe l’accélération et je découvre la puissance du frein moteur avec une moto qui est à la limite de faire un blocage de roue arrière mais l’électronique fait son job à merveille.

S’en suit alors une ballade électrisante ou on ne touche plus qu’à la poignée d’accélération car les freins deviennent de pures accessoires.

Une vraie boule de flipper qui te projette de chaque virage dans un sifflement ne couvrant pas le souffle du vent et des décélérations en mode tu descends deux rapports sur ton big twin. Cette conduite est addictive en mode énervé comme en mode plus col ou la moto enroule parfaitement chaque virage. En effet la Livewire réserve une bonne surprise aux habitués de la marque : son amortissement ! Chez Harley ce n’est généralement pas le top, et bien là c’est nickel, ça tient le pavé, ça ne rebondit pas sauf sur toute vraiment dégradée et la tenue de route est à la hauteur du moteur.
La seule chose est parfois le sentiment d’un bloc en entrée de virage qu’il faut balancer pour ne pas voir la bécane dévier vers l’extérieur du virage.

Le Week-end j’en profite pour accompagner un bout de route deux potes du HDC des Morfals peu réceptif à mes arguments bon au moins j’ai pu leur faire constater que l’accélération reléguait même les plus gros moteur Harley dans une autre catégorie, pas d’inertie, les wats d’un seul coup ça déménage et laisse sur place à peu près tout ce qui roule en deux roues !

Le premier hic car il y en a c’est que assez vite j’ai dû arrêter de faire le malin à les dégoutter en terme de conduite pour calculer le retour à la base. Alors oublie les roadtrips à l’heure actuelle car la belle vous permettra de parcourir entre 150 et 180 km avant recharge.

Alors j’avais pensé à un roatrip en mode tu prends un café dans une concession harley avec recharge rapide et tu enquilles ! Mais non car la recommandation c’est une charge rapide pour 10 charges normales. A ce rythme t’es pas rendu au Portugal et tu oublies un Electrique zombie Run.

Le second hic c’est le prix car là faut aligner pas loin de 34 K € pour une moto qui est certainement attachante en mode périurbain mais reste peu polyvalente.

Conclusion

Alors cette Livewire trouvera-t-elle son public ? Des jeunes cherchant le plaisir, la marque et la nouveauté ?


Les clients que j’ai pu voir ont une seconde moto et utilisent la livewire quotidiennement pour se rendre au travail mais n’est-ce pas une minorité, une clientèle amoureuse de la marque, disposant de revenus conséquents et ouverts à la nouveauté.

Ceci étant je les comprends car la livewire est un jouet de luxe addictif qui permet de découvrir un autre mode de conduite et une moto qui peut se faire baladeuse ou roadster en mode couteau entre les dents.

Cette moto ferait un carton plein avec plus d’autonomie et un tarif en-dessous la barrière fatidique des 30 K mais heureux les élus le Royaume des Watts les attend !

Essai vidéo

Une rentrée 2020 chez Harley pleine de watt !

Bon on va pas se le cacher mais depuis un moment chez Harley les nouveaux modèles ne soulevaient pas l’enthousiasme des habitués de la marque. A Broaam un CVO ultrasuper limited à 40 000 boules on passe notre tour et on lorgne du côté de Mustang !

Alors on allait voir chez Indian, chez Triumph, on essayait des modèles retro, on versait une larme en pensant à la dernière Dyna S et son moteur de 110 diabolique.

Et puis là bada boum un CP (non pas classe primaire mais communiqué de presse) arrive sournoisement dans nos mails et t’as le sourcil qui se fronce, le palpitant qui démarre et l’imagination qui cavale.

La MOCO s’est réveillée Alléluia mes frères !

Deux modèles montrent cette révolution :

  • La livewire
  • La Low Rider S

Les doigts dans la prise

Alors je sais la livewire, trop chère, pas assez d’autonomie, plus vraiment une Harley et blabla, ressert moi un demi Simone…

Sauf que de plus en plus de motos électriques arrivent sur le marché et que forcément les recharges rapides vont se répandre sur le territoire. Mais surtout la Livewire correspond à un Telsa, c’est à dire une dynamo qui fout une branlée aux moteurs atmosphériques et avale le KM départ arrêté comme un red neck les hot dogs. Ce truc est une catapulte et Harley a prévenu, tout le monde ne pourra pas l’essayer vu l’arrivée massive de la puissance 120 bourrins ou watt, qui au passage peut passer à près de 170 sous les doigts d’un spécialiste.

Imaginez le rapport poids / puissance de la bête et ce que ça peut donner sur des routes viroleuses bon en tirant dessus faudra pas espérer plus de 150 km mais à ce rythme généralement tu fais une pause, là faudra là faire près d’une recharge :-))

Model Year 2020 Asset Capture Production MY20

Venons-en maintenant à celle qui va devenir si on en croit les caractéristiques techniques et les photos de Harley une icone de la marque.

La Low rider S s’affiche dans une livrée noire et bronze et on jurait revoir nos vielles dyna avec deux cadrans sur le réservoir, deux pots shotgun parallèle et un saute vent qui ajoute au caractère féroce de la bête.

Model Year 2020 Asset Capture Production MY20

295 kg pour le moteur de 114 de dernière génération, fourche inversée, amortissement du soft tail, 93 chevaux, un gommard de 180 et enfin un double disque à l’avant on se dit que Harley a mis le paquet pour répondre à la demande de nouveaux modèles qui conservent le « Harley spirit »

Model Year 2020 Asset Capture Photography.

Ils ont remis un feu arrière du même type que j’avais sur mon 883 sportser de l’époque, des risers pour le guidon, une selle basse, aaaah  c’est beau et la nostalgie des lignes alliée à la modernité du châssis comme de la mécanique permettent à Harley de taper fort avec ce modèle.

On à hâte de pouvoir essayer ces deux modèles et au passage on suivra la concession Borie de villiers sur Marne qui parle déjà de pousser encore plus loin le vice en préparant spécialement cette bouffeuse de gomme avec arbre et came et autre joyeusetés.

La bête arrivera en octobre et bouquet final…son prix sera en dessous de la barre fatidique de 20 000 €.